Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/235


Le souper fut joyeux et chacun paya pour soi. — J’ai une idée, dit le charlatan au chef. — Moi aussi, répond le chef au charlatan. — Vous avez bien de la chance, vous autres, d’avoir une idée ! murmura Picounoc. — Ce soir, à huit heures, au lieu ordinaire, continua le vieux
Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/236


Le muet salua de la tête. — La mère, mater , dit l’ex-élève en entrant, c’est décidé, l’on se range ; si vous voulez que l’on revienne, une chambre ! — C’est malaisé, mes bons fils, il n’y a que deux chambres en haut, Djos le sait, notre chambre à Louise et à moi
Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/237


La bonne femme le regarda de travers. — C’est vrai ! dit-elle. Mais je descends parceque vous aller me faire fâcher. Soyez sans crainte ; amusez-vous : vous avez sur la table le meilleur rum de la Jamaïque. Elle descendit. — Mon idée la voici, commence le chef : Aller à Lotbinièr
Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/238


Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte Anne , 1877.djvu/238 La bibliothèque libre. Aller à : navigation , rechercher Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé. 241 LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE . — Il faut qu’il fasse un coup de maître pour
Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/239


Le muet avait tout entendu. Catégorie : Page corrigée
Le Pèlerin de Sainte Anne/Tome I/Le complot


Le chef des brigands, le charlatan et les canotiers n’étaient pas sortis de l’auberge. Après le départ d’Asselin, plusieurs hommes de cage arrivèrent, et tous ensemble, voleurs et travailleurs, se mirent à vider les verres et à raconter des histoires. Les paroles étaient libres
Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/240


Le vent soufflait de l’est, et de légers nuages, pareils à des cardées de laine, se dispersaient au firmament. Le fleuve s’agitait dans son lit. La mer montait. Debout sur le coqueron de leurs berges, les bateliers criaient aux passagers de faire diligence. Et l’on voyait accourir
Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/241


femmes faisaient cercle autour de la plus jaseuse des commères, et les hommes, en prenant un coup, parlaient affaires et politique. Alors comme aujourd’hui, il y avait deux partis, l’un bon, l’autre mauvais. Le bon, c’était le mauvais pour ceux qui n’y appartenaient pas, et le
Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/242


La brise fraîchissait. Appareillons ! dit Mathurin, appareillons ! Mathurin était le capitaine de l’un des Catégorie : Page corrigée
Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/243


bâteaux passagers de Lotbinière. Il en était aussi le matelot et le couque ; il formait l’équipage à lui seul. Paton était capitaine et propriétaire, couque , et matelot de l’autre bateau voyageur. Tous deux avaient beaucoup de monde : ils ne partaient pas du même endroit