Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/253


souffre beaucoup. Quelquefois il pense : — J’apprendrai à écrire, et le moment d’après cela lui paraît impossible. Noémie qui le voyait souvent, le trouvait bien à plaindre, et s’efforçait de lui être agréable : Il est si malheureux ! pensait-elle, et personne ne le console
Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/121


Djos voit qu’il fait mieux de rire que de se fâcher, car tous se tournent contre lui : C’est vrai, répond-il, j’ai prié sainte cruche de vous verser un peu de son esprit, vous êtes si sots ! Cette répartie lui rend ses compagnons favorables. Mais Poussedon, blessé dans son amour
Le Pèlerin de Sainte Anne/Tome I/Souvenirs


Le soleil a jauni les moissons. Les épis se balancent au souffle du vent, et un murmure s’élève au-dessus des champs féconds. Les moissonneurs, armés de leurs faucilles, une main protégée par la mitaine de cuir rouge, sont penchés sur la glèbe. Ils saisissent de la main gauche, l
Le Pèlerin de Sainte Anne/Tome II/Le Brayage


Octobre est arrivé. Le soleil brille encore, mais son éclat est doux, son ardeur, moins vive et moins desséchante qu’aux jours de l’été. Un calme délicieux règne dans la nature. La saison des aimables folies et des amours brûlantes est passée, et la vieillesse s’avance avec une
Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/262


On eut dit des bêtes fauves qui ont peur de la clarté du jour et ne rôdent que dans les ténèbres. Le faux bourgeois avait proposé d’abord de tuer le muet. — Il nous jouera de mauvais tours ce garçon-là, je le redoute, avait-il dit. Le canotier ne s’y était pas opposé. —
Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/233


Plusieurs rirent pour faire plaisir à la barbe rouge. Picounoc reprit : Il a son histoire, le muet, et c’est une histoire qui en vaut la peine. — Conte donc ! Picounoc rapporta l’événement extraordinaire dont il avait été témoin un jour de l’hiver passé. Là plupart n’en
Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/234


Ces gens-là ne se sentaient pas bien avec leur conscience : ils ont eu raison d’aller à confesse. Quant à moi… le ciel s’écroulerait sur ma tête que je ne tremblerais pas !… — Tu te vantes. — Si je voyais un miracle je ne sais pas ce que je ferais, ma foi ! non je ne le
Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/235


Le souper fut joyeux et chacun paya pour soi. — J’ai une idée, dit le charlatan au chef. — Moi aussi, répond le chef au charlatan. — Vous avez bien de la chance, vous autres, d’avoir une idée ! murmura Picounoc. — Ce soir, à huit heures, au lieu ordinaire, continua le vieux
Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/236


Le muet salua de la tête. — La mère, mater , dit l’ex-élève en entrant, c’est décidé, l’on se range ; si vous voulez que l’on revienne, une chambre ! — C’est malaisé, mes bons fils, il n’y a que deux chambres en haut, Djos le sait, notre chambre à Louise et à moi
Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/237


La bonne femme le regarda de travers. — C’est vrai ! dit-elle. Mais je descends parceque vous aller me faire fâcher. Soyez sans crainte ; amusez-vous : vous avez sur la table le meilleur rum de la Jamaïque. Elle descendit. — Mon idée la voici, commence le chef : Aller à Lotbinièr