Toine (recueil)/Édition Conard, 1910/Le Lit 29


Il marchait en tendant le jarret et en écartant les pieds et les bras, de ce pas un peu balancé des cavaliers, qui sied bien pour faire valoir les jambes et le torse, qui semble vainqueur sous l’uniforme, mais commun sous la redingote. Comme beaucoup d’officiers, le capitaine Épivent
Toine (recueil)/Édition Conard, 1910/La Confession de Théodule Sabot


Quand Sabot entrait dans le cabaret de Martinville, on riait d’avance. Ce bougre de Sabot était-il donc farce ! En voilà un qui n’aimait pas les curés, par exemple ! Ah ! mais non ! ah ! mais non ! Il en mangeait, le gaillard. Sabot (Théodule), maître menuisier, représentait
Toine (recueil)/Édition Conard, 1910/Les Prisonniers


Aucun bruit dans la forêt que le frémissement léger de la neige tombant sur les arbres. Elle tombait depuis midi : une petite neige fine qui poudrait les branches d’une mousse glacée qui jetait sur les feuilles mortes des fourrés un léger toit d’argent, étendait par les chemins
Toine (recueil)/Édition Conard, 1910/Nos Anglais


Un petit cahier relié gisait sur la banquette capitonnée du wagon. Je le pris et je l’ouvris. C’était un journal de voyage, perdu par un voyageur. J’en copie ici les trois dernières pages. · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
Toine (recueil)/Édition Conard, 1910/La Chambre 11


Elle était fort élégante et fort coquette, cependant, mais d’une coquetterie platonique et d’une élégance charmante de province, car c’était une provinciale cette petite femme-là, une provinciale exquise. Messieurs les écrivains qui sont tous parisiens nous chantent la Parisienne
Toine (recueil)/Édition Conard, 1910/L’Armoire


On parlait de filles, après dîner, car de quoi parler, entre hommes ? Un de nous dit : — Tiens, il m’est arrivé une drôle d’histoire à ce sujet. Et il conta. — Un soir de l’hiver dernier, je fus pris soudain d’une de ces lassitudes désolées, accablantes, qui vous saisissent
Toine (recueil)/Édition Conard, 1910/L’Ami Patience


Nous cherchions d’autres noms qui nous rappelaient des figures jeunes coiffées du képi à galons d’or. Nous avions retrouvé plus tard quelques-uns de ces camarades barbus, chauves, mariés, pères de plusieurs enfants, et ces rencontres avec ces changements nous avaient donné des frissons
Toine (recueil)/Édition Conard, 1910/Le Moyen de Roger


Je me promenais sur le boulevard avec Roger quand un vendeur quelconque cria contre nous : — Demandez le moyen de se débarrasser de sa belle-mère ! Demandez ! Je m’arrêtai net et je dis à mon camarade : — Voici un cri qui me rappelle une question que je veux te poser depuis
Toine (recueil)/Édition Conard, 1910/La Confession


Tout Véziers-le-Réthel avait assisté aux convoi et enterrement de M. Badon-Leremincé, et les derniers mots du discours du délégué de la préfecture demeuraient dans toutes les mémoires : « C’est un honnête homme de moins ! » Honnête homme il avait été dans tous les actes
Toine (recueil)/Édition Conard, 1910/La Chevelure


Les murs de la cellule étaient nus, peints à la chaux. Une fenêtre étroite et grillée, percée très haut de façon qu’on ne pût pas y atteindre, éclairait cette petite pièce claire et sinistre ; et le fou, assis sur une chaise de paille, nous regardait d’un œil fixe, vague et